Artefact

Parmi les définitions que l'on donne au mot Artefact (ou Artéfact), l'une d'elle désigne tout "produit ayant subi une transformation, même minime, par l’homme" et qui " se distingue ainsi d’un autre provoqué par un phénomène naturel". 

A l'époque où j'ai ouvert ce blog (oui, longtemps avant ce post mais j'y reviendrai), il me fallait trouver un speudo. Il devait comporter deux choses, l'une, une référence personnelle et l'autre était qu'il soit en accord avec les sentiments du moment.

Après avoir vu l'une des définitions du mot "artefact", je me suis reconnue en quelque sorte à travers ce mot. Suite à des ruptures amoureuses et face à ma reconstruction, je me suis rendu compte que ça collait bien (

en tout cas, pour l'humeur du moment et l'interprétation personnelle que j'en ai fait).

Ne sommes nous pas façonné par la main de l'Homme? Depuis notre enfance les liens familiaux et ceux que nous créons à avec nos proches nous construisent et font ce que nous devenons. Seulement nous sommes parfois modelés par les mauvais artistes.. Nous restons prisonniers d'une emprise qui n'est pas sans conséquences sur nous et notre reconstruction.

Ce que j'ai vécu m'a laissé quelques traces, des choses que j'ai du mal à gommer (mais qui avec le temps reviennent petit à petit), des attitudes, des habitudes, ainsi que des souvenirs qui refont surface juste pour assombrir ma journée. Malgré les mauvais côtés, je dois reconnaitre que cela a aussi eu du bon.

Alors, tel de la glaise que l'on sculpte, que l'on modifie, je prends doucement la forme d'un nouvel Artefact.

L'écriture. C'est le lien ici qui nous réuni. Nous avons tous eu, pour de diverses raisons, ressenti ce besoin d'écrire.

Par le passé, j'ai souvent utilisé cette méthode pour retranscrire mes émotions, mes pensées, sorte de thérapie, afin de coucher sur papier ce qui troublait mon esprit, sorte de lettre ouverte que personne n'a jamais lu. Je m'en suis servie plus tard pour exprimer à certaines personnes de mon entourage ce que je ne pouvais prononcer en leur présence car il est parfois difficile de dire ce que l'on ressent lorsque cela nous boulverse, sans doute par peur de jugement, par peur de leur réaction ou bien simplement, la peur même de s'exprimer.

Bien souvent, je me suis retrouvée dans des situations où j'entendais dans ma tête, toutes ces choses que je voulais dire, je pouvais même le crier de toutes mes forces et pourtant aucun son ne sortait de ma bouche. J'ai bien conscience que la communication est la base de n'importe quelle bonne relation, je l'ai appris à mes dépends, j'apprends à donner mon ressenti, j'y travaille. 

Ici, je vais tenter de retranscrire tout ce qui bouillonne dans ma tête, évacuer ce qui nuit à mon épanouissement. Ces pensées, ces sentiments et ces questions qui resteront sans réponses et qui me hantent, je vais tenter de les coucher par écrit afin de m'en libérer. Ce ne sera pas un travail facile, tant par toutes ces pensées qui défilent, que par leurs contradictions mais j'ai de plus en plus ce besoin d'écrire et le sentiment que cela pourra m'aider. Je ne pense donc pas suivre une chronologie de ce qu'il s'est passé, mais suivre le fil de mes pensées, nous verrons.

J'ai choisi le blog comme journal, c'était, selon moi, la meilleure solution à envisager pour le moment. La question qui s'est posée ensuite était de le rendre public où non. J'ai choisi la première option. Je ne m'attends pas particulièrement, à travers mon histoire, la compréhension de tous. Seulement je pense que cela me fera peut être du bien de savoir que, peut être, quelqu'un a "entendu" ce que j'avais à dire. Et peut être qu'un jour, je partagerai mes écrits aux intéressés pour enfin me libérer de cette emprise et de ses chaînes qui m'empêchent de progresser.

Bien que le moral soit bon dans l'ensemble, ce mal être et ces pensées reviennent par vague. J'avais eu à nouveau ce sentiment profond, il y a environ un mois, que je devais écrire, puis, je ne sais pas si c'est ce cauchemar que j'ai fait ( j'y reviendrai sans doute plus tard) mais je m'étais détachée de cette idée, jusqu'à ce qu'une amie, m'envoie ce message " J'ai pensé à toi hier, j'ai croisé T.". Message anodin de sa part qui me replongea dans mes réflexions.

L'envie d'écrire me reprends. Alors j'ai enfin franchi le pas. Ainsi je débute ce projet. Ce T., bien qu'il ne doit pas être l'élément déclencheur de mon histoire, quoiqu'il y a contribué, il est néanmoins l'élément perturbateur à ma reconstruction. Du moins, il en fait partie. C'est assez étrange, mais bien que nous ayons rompu et que je n'ai pas l'intention de le revoir, toutes ces questions et ces émotions qui tournent autour de ce que nous avons vécu me rongent. Le coeur, la raison et mon intuition sont en désaccord. Et bien que je pense que mon intuition et la raison sont fondées, malgré tout, tout cela me perturbe.

"Et si je me trompais", ce fameux "et si" qui casse tous les fondements, ce sont ces deux petits mots, que tant de personnes connaissent qui sont en grande partie la cause de toutes nos reflexions et qui ré-ouvre le débats alors que nous pensions qu'il était clos.

L'autre point qui fait aussi que je replonge sans cesse, c'est de n'avoir pas la certitude d'avoir résolu ces questions. Je pourrai très bien le lui poser directement, mais si j'ai vu juste, il n'avouera jamais. C'est ce mélange d'émotions et d'incertitude qui me font encore souffrir. Les coucher par écrit ne m'aidera pas à éclaircir ce que je sais déjà mais à sortir tout cela de mon esprit et j'espère pouvoir faire la paix avec moi-même.

Extérioriser, exorciser ce qui me hante. Rompre les liens.